Critique de 3 adaptations de romans cultes
Hello, c’est Aimie ! Cette semaine, je fais la critique de 3 adaptations de romans cultes : un film inspiré de l’oeuvre de Jane Austen, « Orgueil et Préjugés », une BD donnant vie à l’histoire de « Moby Dick » d’Herman Melville, et une série se basant sur le roman « Au Bonheur des Dames » d’Emile Zola. C’est parti !
3 adaptations de romans cultes
BD, livre historique et cinéma
Orgueil et Préjugés – Moby Dick-Au Bonheur des Dames
3 adaptations de romans cultes
Film : Orgueil et préjugés
Joe Wright, , 2005
Lorsque que ce classique de la littérature anglaise est adapté, tout le monde retient son souffle. Fera-t-il aussi bien que son prédécesseur, la mini-série de la BBC de 1995, où Colin Firth campe avec brio un Darcy vaniteux et fier, que l’on se plaît à détester au moins autant que celui du roman ?
Racontant l’histoire de la jeune Elizabeth Benneth et de ses quatre sœurs, en ce début du XIXe siècle anglais, dont la mère se démène pour leur dégoter un bon mari – le but de toute jeune fille pour s’assurer une sécurité financière et ne pas devenir un poids pour ses parents. C’est alors qu’Elizabeth rencontre Darcy, riche propriétaire terrien, aussi orgueilleux qu’attirant…

Que peut apporter cette nouvelle adaptation, en un film de 2h seulement qui plus est réalisé par Joe Wright, contre les 6h généreuses de la mini-série ? Ne risquerait-elle pas de dénaturer l’oeuvre de Jane Austen par sa courte durée et son désir de modernité, porté par une actrice en vogue, Keira Knightley ?
Si les critiques ont loué le jeu de Knightley, qui campe une Elizabeth Benneth encore plus moqueuse et irrévérencieuse que dans le roman, les quelques libertés prises quant au choix des costumes – dont le réalisme ne collait pas exactement à l’époque et à sa bienséance, notant le port du chapeau qui n’est pas systématique contrairement à la convenance – et à la trame – qui ne collait pas exactement au roman – ont été pointées. En effet, l’ombre de l’adaptation de 1995 plane, et si certains critiques ont affirmé que cette dernière n’avait rien à craindre de cette version de 2005, je répliquerai qu’elle a le mérite d’introduire l’oeuvre d’Austen à un public plus jeune, pas forcément friand d’ouvrages classiques ou lecteur tout court.
Il faut souligner une point essentiel : ce film est beau. Ce film est esthétique. Les couleurs lumineuses d’une aube pointant le bout de son nez ou d’une après-midi bien avancée dans le paysage d’une Angleterre rurale du début du XIXe siècle nous plongent avec plaisir dans un film où l’on respire, avec ses belles balades en plein air et l’attachement de son héroïne pour l’extérieur.
Son angle, plus axé sur les sentiments des jeunes filles, leur expression et leurs doutes, là où l’adaptation de 1995 se faisait plus pudique, selon de roman – écrit en 1813 –, nous permet de nous identifier à ses jeunes héroïnes, entre 15 et 22 ans, à leurs espoirs de mariage et la crainte de finir désoeuvrée, dans une époque où seuls les hommes pouvaient hériter de leur père et où les filles de propriétaires, si elles finissaient célibataires, ne pouvaient compter que sur la générosité d’un parent pour vivre.
Ainsi, avec ses acteurs convaincants et sa mise en scène fluide qui nous plonge avec aisance et plaisir dans l’Angleterre rurale du XIXe siècle, l’adaptation d’Orgueil et préjugés réussit son pari. En effet, jamais il n’oublie la critique sociale qui transparaît sous la plume du roman d’Austen, qui elle-même finit « vieille fille » et vécut difficilement avec les revenus de ses romans et l’aide de ses frères.
En cela, les libertés prises avec son scénario ne font que mettre l’accent sur la nécessité pour les cinq jeunes filles de se marier au plus vite, cœur de ce film car cœur de leur quête en tant que femmes en ce début du XIXe siècle anglais. À voir absolument.
Bande dessinée Moby Dick
Denis Deprez, Jean Rouaud, , 2007
Envie de se familiariser à des classiques de la littérature, sans avoir le courage de passer des heures à lire un livre de 500 pages ou d’écouter un audiobook de plusieurs heures ? L’adaptation BD de livres cultes nous en offre la possibilité.
Herman Melville écrit Moby Dick en 1851, un roman américain à lire absolument… que je n’avais justement pas eu la foi de commencer. C’est en découvrant le monde merveilleux des adaptions BD de livres cultes que je suis tombée sur l’oeuvre de Denis Deprez et Jean Rouaud, parue en 2007.

Elle reprend fidèlement la trame du roman original, celle d’Ismaël, le narrateur, qui s’enrôle en ce milieu du XIXe siècle sur un baleinier avec son nouvel ami, Queequeg, un cannibale tatoué originaire d’une île du Pacifique Sud, engagé comme harponneur. Cependant, alors que la chasse à la baleine connaît un véritable âge d’or, Ismaël découvre bien vite que son capitaine, Achab, a un dessein bien plus obsédant : celui de capturer un cachalot blanc aussi féroce que destructeur, Moby Dick.
Si le support BD permet une découverte plus aisée, rend-il pour autant hommage à l’oeuvre originale ? N’est-il condamné qu’à être un simple copier-coller avec moins de place pour le texte ? Qu’apporte-t-il vraiment, à part un gain de temps ?
Une image. C’est ce qui naît dans notre esprit quand notre regard lie un mot à un autre, formant une phrase, puis une autre, et encore une dernière, histoire de terminer le chapitre du soir, juste avant de se coucher.
Pourquoi aimons-nous tant la lecture ? Parce qu’au-delà des mots, des paysages se dessinent, des personnages se mettent à nous parler, à vivre, à tenter des choses, à échouer, à nous rendre plus tendres à leur égard, à égard à leur humanité.
C’est exactement ce qu’offre ce format BD de Moby Dick. Si nous voulons lire des mots, nous n’avons qu’à lire le livre. Mais si nous désirons vivre l’histoire d’Ismaël et Queequeg à bord du baleinier, entre camaraderie et méfiance, grosses frayeurs et grosses tempêtes, la vivre vraiment, nous n’avons qu’à laisser notre regard se prendre au jeu des couleurs et d’un coup de crayon brumeux et imparfait, et plonger un peu plus dans le brouillard des mers hostiles et d’une terre qui l’est tout autant pour les étrangers.
Par ses couleurs crues, sa mise en scène dynamique qui nous transporte au cœur de l’action, comme si nous tentions de capturer l’indomptable Moby Dick nous-mêmes, la BD Moby Dick nous emporte sans pitié dans ce périple périlleux, dont peu d’entre nous ressortiront indemnes.
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Série The Paradise
2012-2013
The Paradise est une série britannique qui s’inspire du roman d’Emile Zola Au bonheur des Dames, publié en 1883. Son intrigue se déroule dans un Paris du second empire en pleine expansion, attirant son lot de jeunes entrepreneurs prêts à tout pour faire fortune rapidement. Cœur bouillant de la presse et des innovations, Octave Mouret, directeur aussi brillant que séduisant d’un grand magasin, tombe sous le charme de Denise Baudu, une jeune vendeuse réservée.
La série de 2012-2013 adapte ce classique de Zola dans un Londres du XIXe siècle, anglicisant les noms de famille (Octave Mouret devient John Morray et Denise Baudu, Denise Lovett) et renommant l’enseigne de shopping moderne The Paradise, le Paradis (des clientes). Sans pour autant suivre le roman et son intrigue, et en adaptant le lieu de son histoire, cette série BBC rend-elle un hommage fidèle à l’oeuvre de l’écrivain français ?














Coucou,
Je n'ai vu que Orgueil et Préjugés mais je n'en ai lu aucun alors que je préfère amplement lire ! Je trouve que souvent les films passent à côté de "détails" qui ont leur importance.
Gros bisous,
Priscillia
pyxides-flacons.fr
Bonjour Priscillia,
Toute l'équipe qui participe à la réalisation d'un film fait son maximum pour respecter l'œuvre originale, si tel est le vœu des producteurs et des studios qui le financent, bien souvent. Mais comme il s'agit d'une adaptation, on ne peut faire un copier coller parfait du livre, sans quoi l'exercice en lui-meme perdrait de sa saveur. Il est plus intéressant d'user de ce nouveau médium pour proposer une approche différente. À mon sens, tant que l'âme de l'œuvre originale est respectée, on peut profiter avec plaisir de la découverte d'une nouvelle relecture, qui fait peut-être plus écho à nos enjeux contemporains, sans pour autant tomber dans la propagande politique et idéologique. 🙂
Coucou, Ça permet une première approche et surtout se s'ouvrir d'une autre manière à la culture pour les personnes qui n'aiment pas où je lisent pas beaucoup. Ensuite, on peut tout à fait avoir la curiosité de découvrir le livre. Gros bisous
bonjour, comment vas tu? ma fille et moi aimons beaucoup les films anglais d'époque. je note donc tes recommandations. avec les vacances, on devrait pouvoir en regarder deux ou trois avant qu'elle ne commence son contrat. passe un bon mardi et à bientôt!
Coucou!
Je vais bien, et j'espère que c'est également ton cas. 🙂
Les soirées mère-fille, c'est précieux. Profitez-en bien. 🙂
C'est une merveilleuse façon de passer du temps ensemble. J'aime aussi le faire avec les miens. Mon films m'ouvre aux films animés 🙂 Très belle journée
Coucou, c'est très intéressant ces revues, j'espère que tu en prévois d'autres! Je me mets depuis quelques temps aux films historiques et tu me donnes envie de découvrir ceux-là ! Je les note! Bonne soirée!
Hello!
Je suis lancée et j'apprécie beaucoup l'exercice ! Un nouvel article paraîtra la semaine prochaine, et je pense qu'il te plaira bien… 😉
Ravie d'avoir pu te conseiller !
Oui, Aimie propose dorénavant tous les lundis sa rubrique Pépite d'art. Il y aura juste une pause en août durant deux semaines, date où je coupe avec tous les RS:) C'est important de se reposer. Très belle journée
The Paradise me tente depuis des lustres et ton avis me confirme que je devrais apprécier cette adaptation de l'un de mes classiques préférés.
Hello Audrey,
Tu dévoreras cette série !
Aimie l'a vu de très nombreuses fois en anglais jusqu'à présent, mais la série est également traduite en français si tu préfères. Passe une belle journée
J'ai adoré la série The Paradise! J'ai aussi lu le roman de Zola mais j'ai nettement préféré la série, qui est vraiment excellente. Pour ce qui est d'Orgueil et Préjugés, je connais le livre presque par coeur et j'ai vu et revu la série; par contre je n'ai pas vu le film. J'avoue que j'ai du mal à voir Darcy autrement que sous les traits de Colin Firth, que j'aime énormément!
Bisous Aimie, merci pour ces suggestions!
Hello Isabelle !
C'est amusant, j'ai tellement aimé le film Orgueil et préjugés que j'avais une certaine réticence à regarder la série ! En fin de compte, je l'ai regardée, et j'ai été agréablement surprise. Le film reste mon préféré, mais c'était tout aussi agréable de découvrir une œuvre plus fidèle au roman. 🙂
C'est appréciable les différents supports qu'ils soient sois forme de films ou de séries. Ça permet de découvrir des œuvres de la littérature et donner l'envie de les lire.
Gros bisous et belle semaine
Coucou Natie, je ne savais pas que le roman d'Émile Zola avait fait l'objet d'une série britannique, à l'occasion j'essayerai de la retrouver car tu m'as donné envie de la voir ! Gros bisous
Anne
http://www.absolutelyfemme.com
Hello Anne,
C'est Aimie, la fille de Natie, qui fait les rubriques "Pépite d'art". 🙂
Tu passeras une excellent moment devant, sois en sûre !
N'hésite pas Anne, car Aimie l'a énormément apprécié.
Bisous et belle soirée
Orgueil et Préjugés, je l'avais regardé quand j'étais en Irlande. Mais j'étais tellement concentré à ne pas renversé de sauce tomate sur un canapé blanc que je n'ai pas du tout suivi le film lol. Par contre, ça fait un moment que je me dis de lire le livre 🙂 Bises
Hello,
Film ou livre, j'ai adoré les deux !
Hello Aimie & Natie,
Oh comme cela rappelle les bonnes lectures scolaires et littéraires de mes études 🙂
Un vrai bonheur.
Merci de tout cœur pour ce partage culture.
A bientôt.