La Fontaine, entre fables et violon Théâtre de Nesle : une bulle d'air mêlant culture et divertissement

Chaque année, le théâtre de Nesle, situé dans le 6e arrondissement de Paris, propose une grande sélection à l'occasion de son Festival 7.8.9, au travers d'une vingtaine de spectacles. Je me suis laissée tenter par plusieurs pièces dont La Fontaine, entre fables et violon  : en voici mon avis. 

La Fontaine, entre fable et violon Théâtre de Nesle

⇒7e édition, Festival 7.8.9  ⇐

C'est déjà la 7e édition du Festival 7.8.9 du théâtre parisien Nesle. En effet, du 8 au 30 septembre 2022, nous aurons la plaisir de découvrir de nombreuses compagnies autour de 24 spectacles sur une durée de 22 jours, autour de thèmes diversifiés (classique, contemporain, musique...). 

Installé au sein d'un hôtel particulier du XVII siècle, ce lieu de spectacle dispose d'une magnifique cave voûtée aux pierres apparentes. On pourra tout autant admirer la décoration au style éclectique de l'accueil et sa jolie cour.

Ayant eu une très elle expérience  avec leur précédente programmation (rappelez-vous de Bérénice 34-44 ou encore Fushigi, Entretiens avec le Professeur Y  et Oléanna), c'est avec grand plaisir que je me suis sélectionnée plusieurs pièces.

La première pièce que j'ai choisi est un spectacle musical de la Compagnie Le Violon sur le toit nommé La Fontaine, entre fables et violon. La compagnie met à l'honneur le violon sous forme de spectacles variés. C'est en 2011 que Nathalie Arnoux (à la fois comédienne, violoniste, auteure) intègre la compagnie faisait ainsi équipe avec Michel Miramont (metteur en scène et comédien).

Ce spectacle a été créé à l'occasion du 400 e anniversaire de Jean de la Fontaine et met à l'honneur les textes du poète français au travers de musiques d'Albinoni, Bach, Rameau et de danses traditionnelles françaises et tziganes. 

Mis en scène par Nathalie Arnoux, et bénéficiant d'une collaboration artistique de Michel Miramont, l'artiste accompagne au violon les fables de La Fontaine, dont l'auteur a trouvé grandement son inspiration dans les fabulistes de l'Antiquité gréco-latine et d'Esope. 

Les fables ont la particularité d'être courtes, amusantes, ludiques et comportent majoritairement une morale. Celles de Jean de la Fontaine sont traditionnellement enseignées en primaire et restent bien souvent ancrées dans la mémoire. Le Corbeau et le Renard est celle qui a le plus marquée mon esprit et j'imagine que c'est le cas pour la majorité des anciens écoliers. 

Jean de La Fontaine est indéniablement un grand talent de narrateur, puisqu'il parvient à mettre en scène les sentiments humains où le fabuliste partage des conseils de sagesse et de prévoyance, face aux multiples dangers qu'on peut rencontrer. 

C'est ainsi que nombreux de ses vers sont devenus proverbes :  La méfiance est mère de la sûreté, Rien ne sert de courir, il faut partir à point, Aide-toi, le ciel t'aidera, Tel est pris qui croyait prendre.... Cela montre combien son analyse sur les comportements humains sont de bons conseils dans la vie quotidienne. On retrouve donc dans cette pièce quelques proverbes : autant vous dire que le public était heureux d'accompagner ponctuellement la comédienne et il en fut de même pour moi !

Mettre en scène des fables n'est pas un exercice facile : il faut parvenir à donner vie aux personnages de l'histoire (humain ou animalier), afin de capter l'attention des spectateurs. C'est là que le talent de la comédienne Nathalie Arnoux entre en jeu : seule sur scène, elle parvient à capter notre attention. On entre dans la fable avec facilité grâce à la fluidité de ses paroles et son langage du corps. Le tout accompagné à bon escient de petits morceaux de musique via des danses traditionnelles françaises et tziganes (le morceau qui symbolise la mouche est une petite merveille) et d'extrait de célèbres compositeurs classiques (Bach, Rameau ou encore le violoniste vénitien Albinoni).

On ne peut que féliciter la comédienne pour son interprétation si efficace, mais également la mise en scène et notamment les jeux de lumière qui savent appuyer certaines passages riches en émotion.

Il s'agit donc d'un spectacle comme son titre l'indique très justement entre fables et violon ! 20 fables ont été sélectionnées, réunies par thème autour de l'avidité, l'ignorance, la bêtise et bien d'autres. Le tout rythmé en musique, afin d'illustrer parfois avec facétie ces histoires pleines de bons sens et de sagesse. 

Loin de choisir la facilité, la compagnie a souhaité mettre en scène des fables peu connues du grand public, qui méritent grandement cette mise en avant. En effet intemporels, les traits de caractères humains, contés au XVII e siècle, sont tout autant d'actualité de nos jours. On se délecte alors du style si typique de La Fontaine qui accompagne ses paroles bien souvent d'une dose de fantaisie. 

En conclusion : Le spectacle musical La Fontaine, entre fables et violon offre assurément un moment à part : on prend le temps d'écouter et on y prend du plaisir. Entre le choix des fables, le jeu de Nathalie et les morceaux musicaux, on s'offre une jolie bulle hors du temps entre culture et divertissement. 

Information :

Théâtre Nesle 8 rue de Nesle Paris 75006

La Fontaine, entre fables et violon 

A découvrir en septembre le 10, 14 et 17 à 15 h

Prix : à partir de 10,95 € (formule abonnement 50 € les 5 places).

Comédienne : Nathalie Arnoux

Metteur en scène : Nathalie Arnoux, Michel Miramont

Durée: 1 h, à partir de 12 ans

Métro 7 (Pont-neuf) Métro 10 (Odéon) RER B (Saint Michel Notre-Dame)

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