Le Rêve d'Oliver : un spectacle musical entre rêve et espoir

Le Rêve d'Oliver, tel est le nom du spectacle musical de la compagnie Les Califourchés : un divertissement familial qui parle de rêve et d'espoir :  l'histoire d'un petit garçon qui n'a jamais cessé d'espérer. Retour sur ce joli spectacle qui va faire chavirer le cœur de petits et des grands !

Le Rêve d'Oliver au théâtre l'Essaïon

UN spectacle musical familial pour petit et grand !

Le Rêve d'Oliver est programmé jusqu'au 30 janvier 2022 au théâtre Essaïon dans le 4eme arrondissement de Paris. Ce lieu propose depuis 1975 des spectacles dans l'une des caves médiévales de l'ancien hôtel de l'Aigle d'Or.

J'avais eu l'opportunité de découvrir les lieux en 2019 avec la comédie dramatique Cinq ans d'âge de Jean-Pierre Klein. C'est un endroit que j'apprécie pour sa diversité, puisqu'il propose aussi bien des pièces de théâtre classique, contemporaine, que des spectacles musicaux.

Depuis le 4 décembre 2021, on peut y découvrir Le rêve d'Oliver, un spectacle qui sera toucher le cœur des enfants et des adultes. On doit cette création musicale à Jean-Baptiste Navarrete aussi bien pour l'écriture, la composition musicale que la mise en scène, ainsi que l'affiche.

Jean-Baptiste Navarrete créateur de Le Rêve d'Oliver

J'ai découvert Jean-Baptiste en 2018 avec la pièce de théâtre La loi de l'amphore. C'est à cette époque qu'il fait la connaissance de Loïc Lacoua et Léa Protais-Baumer, avec qui il fondera la troupe de théâtre parisien Les Califourchés en 2019. Tous trois ont créé depuis plusieurs pièces dont Le Phare de Longstairs et Troy Story. Avec ma fille, nous avions été séduites autant par la qualité de l'écriture, les costumes que par les décors qui nous plongent immédiatement dans les histoires.   

Autant vous dire que nous étions très impatientes de découvrir Le Rêve d'Oliver. Celui-ci est adapté du livre Oliver Twist de Charles Dickens, considéré comme le plus grand romancier de son époque. Très populaire, l'écrivain avait à cœur de défendre les droits des enfants, à une époque où ils étaient souvent maltraités et exploités.

Edité en 1838, l'histoire met en scène un  jeune garçon, victime au sein de son orphelinat, de violences psychologiques, de privations alimentaires et de mauvais traitements. Parvenant à s'enfuir, Oliver Twist fera de mauvaises rencontres et d'autres qui changeront sa vie.

Avec ce roman, l'auteur souhaitait dénoncer les conditions de vie inhumaine des orphelins au 19eme siècle, tout en mettant en lumière les injustices entre les différentes catégories sociales. Il s'agit de l'un des premiers romans exposant la réalité sociale de l'époque victorienne. 

Ayant le désir de s'adresser à un jeune public, Jean-Baptiste Navarrete a souhaité créer un spectacle mettant en avant le rêve et l'espoir d'Oliver : croire en ses rêves avec force, afin de les aider à prendre vie. Il y a intégré des moments musicaux permettant aux spectateurs de mieux comprendre le jeune Oliver.

Selon les dates, le rôle d'Oliver est également joué par Simon Draï

C'est ainsi qu'on va suivre le garçonnet placé dans un orphelinat et faire la connaissance de deux méchants concierges et d'une femme tout en tendresse qui apportera son affection au jeune Oliver.  

Avis sur Le Rêve d'Oliver

C'est sous un épais brouillard londonien que nous découvrons la capitale : sur une petite place, des commerçants s'empressent d'installer leurs étals, afin d'accueillir les premiers clients. C'est alors qu'un garçonnet surgit, à la recherche d'un refuge : il s'agit d'Oliver, un pensionnaire de l'orphelinat White Chapel. Le garçonnet vient d'échapper à la vigilance du concierge, dans l'espoir de trouver un peu de nourriture pour ses camarades d'infortune. Guidé par le faim, Oliver subtilise un petit pain dans le panier d'une femme joliment vêtue : pris sur le fait, il est happé par Mr Prickett, le concierge de l'orphelinat, qui lui promet une  sévère punition.

La jeune femme qui porte le nom de Lady Windsor est profondément touchée par le cas d'Oliver : elle ne souhaite pas qu'il soit puni, mais le démoniaque concierge de l'entend pas de cette oreille….

Selon les dates, le rôle d'Oliver est également joué par Simon Draï

C'est ainsi que commence le spectacle musical Le rêve d'Oliver : le jeune public prend conscience des conditions de vie difficiles des jeunes orphelins, soumis à la maltraitance et l'insalubrité des lieux, les obligeant à cohabiter avec les rats. Loin de culpabiliser, les gérants Mr Prickett et Mrs Snodgrass s'en amusent : des adultes sans cœur qui ont perdu depuis fort longtemps leur âme d'enfant et leurs rêves…

Il en est différemment pour Oliver : malgré la rudesse de sa vie faite de souffrances physiques et psychologiques, il continue à croire en ses rêves, des rêves simples, où il s'imagine vivre une vie remplie d'amour, un amour pour l'instant imaginaire, mais qui parvient à lui réchauffer le cœur grâce à l'espoir.

Le rêve et l'espoir sont donc le fil conducteur de ce spectacle : continuer à faire vivre ses rêves et surtout de croire en eux, malgré les injustices et les désillusions que subit Oliver au quotidien.   

De gauche à droite : Jules Jorda,Christophe Rogault, Jean-Baptiste Navarrete, Chloé Dufresne et Léa Protais-Baumer    

Le Rêve d'Oliver est un spectacle adapté à un jeune public, car il sait capter l'attention. À peine installés, l'épais brouillard, attise la curiosité, enfants comme grands enfants. Une attention qui se maintient grâce à une mise en scène dynamique, un texte attractif et des effets sonores.

Par ailleurs, le changement d'environnement permet aux jeunes enfants de mieux comprendre la vie d'Oliver. Afin que ces changements d'univers se fassent rapidement, les accessoires montés sur roulette sont tournés sur eux-mêmes dans la pénombre. Cette astuce permet de conserver le dynamisme de la pièce, tout en créant la surprise. 

Concentrons-nous à présent sur les comédiens : au nombre de 5 sur scène, la troupe joue en alternance.  Le jour de notre visite, nous avons pu voir Christophe Rogault (Mr Prickett), Léa Protais-Baumer (la marchande et Mrs Snodgrass), Jean-Baptiste Navarrete (Oliver), Chloé Dufresne (Lady Windsor) et Jules Jorda (le personnage mystérieux). 

Parmi eux, le concierge de l'orphelinat Mr Prickett, un homme qui se complaît dans la méchanceté : ce personnage cruel est interprété par Christophe Rogault que j'ai eu l'occasion de découvrir en septembre dans la pièce Cravate Club. L'artiste parvient à créer un personnage machiavélique qui se moque du bien-être des enfants. 

Mrs Snodgrass qui est chargée de gérer au côté de Mr Prickett l'orphelinat : ce rôle est joué par Léa Protais-Baumer que j'ai découvert pour la première fois en 2018 dans La loi de l'amphore. La comédienne joue deux rôles, puisqu'elle interprète également une marchande dans Le rêve D'Oliver et selon les dates, elle joue le rôle de Lady Windsor !

Son personnage ne se soucie guère des enfants : totalement indifférente à leur sort, elle n'hésite pas à leur subtiliser le peu d'avantage qu'ils peuvent bénéficier de donateurs…   

Selon les dates Loïc Lacoua  (Mr Prickett), Simon Draï (Oliver) et Amira Hadzic (Mrs Snodgrass)

Afin d'atténuer la cruauté des personnages, qui auraient pu être impressionnants pour les plus jeunes, Jean-Baptiste Navarrete a eu la bonne idée de créer des moments plus légers où Mr Prickett et Mrs Snodgrass sont réunis dans des scènes pittoresques : je pense notamment à celle du rêve particulièrement amusante autant dans l'expression corporelle que dans le regard des comédiens ! 

Léa Protais-Baumer dans le rôle de Lady Windsor

Chloé Dufresne interprète merveilleusement Lady Windsor : on perçoit immédiatement toute la bienveillance de son personnage. Cette jeune veuve s'est prise d'affection pour ce jeune garçonnet dès sa première rencontre. D'un caractère très doux, elle est profondément attristée par les mauvais traitements que subit au quotidien Oliver. Depuis, elle a à cœur de retrouver le jeune orphelin, afin de lui apporter de la joie. Parviendrait-elle à changer la vie d'Oliver ? Les deux concierges accepteront-ils qu'Oliver puisse être heureux ? Rien n'est moins sûr !

Jean-Baptiste Navarrete a également imaginé un personnage mystérieux interprété par Jules Jorda : celui-ci intervient régulièrement dans la pièce, mais sous différents personnages : tel un ange gardien, il guide Oliver et Lady Windsor en leur prodiguant des conseils avisés et bienveillants, capables de les amener vers un chemin commun. 

Ce personnage énigmatique permet aux enfants de comprendre l'importance d'être à l'écoute de l'autre : aider son prochain apporte autant de satisfaction que de recevoir. On est véritablement dans une démarche d'entraide, d'amour et la bonté.   

Léa Protais-Baumer dans le rôle de Lady Windsor (selon les dates) et Jules Jorda (le personnage énigmatique)

Je termine avec l'interprétation d'Oliver par Jean-Baptiste Navarrete : il  a su se mettre dans la peau de ce jeune garçon avec beaucoup de réalisme. Le personnage reste toujours très positif malgré la dureté de sa vie : il a envie de croire en un avenir meilleur, un désir qu'il exprime en s'adressant très naturellement aux spectateurs, tantôt en parole ou en chanson. D'ailleurs j'ai trouvé que les mélodies entraînantes et motivantes nous permettent d'entrer plus facilement dans les pensées du garçonnet. 

Le fin de l'histoire tout en émotion touchera aussi bien le cœur des petits comme celui de leurs parents. Un grand bravo à Jean-Baptiste Navarrete, qui a su proposer une version originale du roman d'Oliver Twist, aussi bien dans les textes que dans ls chansons. Les enfants parviendront très facilement à comprendre l'histoire, qui les amènera vers un final émouvant avec un symbole fort lorsque les concierges ouvrent l'enveloppe…   

 En conclusion : Le rêve d'Oliver est assurément un spectacle musical divertissant qu'on aura plaisir à découvrir en famille. En plus de son attrait culturel, il transmet également un joli message aux enfants, celui de toujours croire en ses rêves. 

Informations :

Théâtre Essaïon 

6 rue Pierre au lard 75004 Paris 

  Prix : à partir de 8,95  €

Auteur : Jean-Baptiste Navarrete et Charles Dickens

Mise en scène : Jean-Baptiste Navarrete,

Comédiens : en alternance  

Jean-Baptiste Navarette, Christophe Rogault,  Léa Protais-Baumer, Chloé Dufresne, Jules Jorda, Simon Draï, Loïc Lacoua, Simon Draï, Jules Jorda, Amira Hadzic

Durée : 55 minutes 

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