C'est l'histoire d'un vieil homme qui fuit la guerre avec pour seul bagage une valise et sa petite fille, un nouveau né de 6 semaines. Au terme d'un pénible voyage, il découvre sa terre d'accueil : un pays d'occident dont il ne maîtrise ni la langue ni les coutumes. Comment survivre à un passé traumatisant ? Comment surmonter la solitude et se reconstruire ? C'est ce qu'on va découvrir avec la pièce poétique et terriblement émouvante La Petite Fille de Monsieur Linh au théâtre Lucernaire.
La Petite Fille de Monsieur Linh est une pièce contemporaine adaptée du roman de l'écrivain français Philippe Claudel, un humaniste qui aborde souvent des sujets difficiles.
Publié en 2005, l'histoire met en scène Monsieur Linh et sa petite fille orpheline Sang Dîu, alors âgée de 6 semaines. Pour protéger le bébé de la guerre, il décide de fuir son pays d'Asie pour s’exiler vers une terre plus accueillante. C'est ainsi qu'au terme d'un voyage éprouvant, il s'installe avec d'autres réfugiés dans ce nouveau pays, dont il ne connait ni la langue ni les coutumes. Isolé, sans repère, ayant comme seule compagnie la solitude, Monsieur Linh veille sur le seul trésor qui lui reste : la fille de son fils. En effet, le grand-père a perdu son enfant et sa belle-fille lors d'un bombardement. Le hasard lui fait rencontrer Monsieur Bark, un homme solitaire au passé tout aussi douloureux : leurs échanges réguliers donnent naissance à une belle amitié. Jusqu'au moment où tout bascule... offrant alors une fin inattendue des plus surprenante !
↪ Ce roman a tant marqué la comédienne Sylvie Dorliat qu'elle eut le désir de partager ce conte au travers d'une pièce de théâtre. Elle fit alors appel à Célia Noguès pour la mise en scène.
Ce roman met en avant un sujet d'actualité : l'immigration et ses conséquences. On découvre au travers de l'histoire de Monsieur Linh, les drames liés à la guerre : âgé et épuisé, ce grand-père prend le chemin de l'exil après avoir perdu tous les êtres qui lui étaient chers. Il ne lui reste plus comme famille que sa petite fille Sang Dîu. Devenu immigrant, il doit s'adapter et faire le deuil de son passé pour offrir à sa petite-fille un meilleur avenir. Mais les apparences sont parfois trompeuses...
J'étais donc ravie de pouvoir accompagner Bénédicte du blog Princesse acidulée (qui vous partage également son avis), je l'en remercie vivement, tant je garde un souvenir émouvant de cette pièce. L'emplacement étant libre, nous nous sommes installées à proximité de la scène. La décoration d'une grande sobriété nous dévoile au centre un banc en bois et trois grands tissus blancs suspendus, qui s'intégreront à la pièce pour offrir des jeux de lumière, d'ombres et de mouvements.
Sur scène, nous faisons la connaissance de Monsieur Linh et de sa petite valise en cuir dans lequel se trouve comme unique souvenir une photo jaunie et du sable de son pays. Blottie contre lui, son bien le plus précieux, sa petite-fille, Sang Dîu, l'enfant de son fils disparu. Seul, sans repère et endeuillé, sa douleur s'apaise lorsqu'il fait la connaissance de Monsieur Bark, lui-même marqué par la solitude. Malgré la barrière de la langue, une amitié sincère se noue jusqu'au moment où tout va tourner au drame...
La Petite Fille de Monsieur Linh bénéficie d'une mise en scène plutôt rare au théâtre puisqu'elle est tantôt contée et tantôt jouée. Sa metteure en scène Célia Noguès a aussi pris le partie de prendre le temps de transmettre l'histoire, chose peu commune dans notre société occidentale où tout doit aller très vite. Grâce à ces spécificités, la pièce dévoile avec une certaine poésie l'histoire de Monsieur Linh, tout en semant des indices, dont on ne saisira le sens qu'au dénouement final. La dernière scène crée ainsi une certaine stupeur, puisqu'elle nous met face aux conséquences de la guerre : l'émotion est alors puissante tant la stupéfaction est à son comble.
C'est lors d'une sortie dans un parc, que Monsieur Linh fait la rencontre de Monsieur Bark, une rencontre fortuite qui va donner naissance à une belle amitié. Bien qu'ils ne parlent pas la même langue, ils se comprennent et éprouvent visiblement un certain apaisement dans cette relation. Par ailleurs, le hasard fait que ces hommes ont vécu des traumatismes similaires.
Cette pièce à la fois contée et jouée est interprétée par la comédienne Sylvie Dorliat, qui incarne aussi bien le personnage principal Monsieur Linh, que Monsieur Bark et les personnages secondaires. Afin de différencier ces différents rôles, elle modifie efficacement sa posture et varie l'élocution en fonction des personnages. J'ai trouvé son jeu d'une grande sensibilité et justesse. Nous évoluons ainsi dans l'univers de Monsieur Linh : dans une rizière creusée par une bombe, un bateau de réfugié ou encore assis dans un parc urbain ou un dortoir d'immigrés, et bien d'autres endroits.
Malgré la tristesse des thèmes abordés, il émane de cette pièce beaucoup de douceur tant l'histoire évolue dans un calme quasi oriental. Ici, on prend le temps de raconter, de jouer, de faire évoluer l'histoire avec délicatesse. Cela en fait une pièce touchante avec un grand-père très protecteur avec sa petite fille.
L'intensité est à son paroxysme lors de la scène finale, qui nous amène au bout de ce voyage riche en émotions. Nous sommes alors transportés dans un autre monde, celui de Monsieur Linh, loin de toutes les atrocités, mais ce moment sera à nos yeux aussi d'une grande tristesse.
Avis sur Le Petit Fille de Monsieur Linh
⇒ Une pièce contemporaine poétique et très émouvante ⇐
La Petite Fille de Monsieur Linh est une pièce contemporaine adaptée du roman de l'écrivain français Philippe Claudel, un humaniste qui aborde souvent des sujets difficiles.
Publié en 2005, l'histoire met en scène Monsieur Linh et sa petite fille orpheline Sang Dîu, alors âgée de 6 semaines. Pour protéger le bébé de la guerre, il décide de fuir son pays d'Asie pour s’exiler vers une terre plus accueillante. C'est ainsi qu'au terme d'un voyage éprouvant, il s'installe avec d'autres réfugiés dans ce nouveau pays, dont il ne connait ni la langue ni les coutumes. Isolé, sans repère, ayant comme seule compagnie la solitude, Monsieur Linh veille sur le seul trésor qui lui reste : la fille de son fils. En effet, le grand-père a perdu son enfant et sa belle-fille lors d'un bombardement. Le hasard lui fait rencontrer Monsieur Bark, un homme solitaire au passé tout aussi douloureux : leurs échanges réguliers donnent naissance à une belle amitié. Jusqu'au moment où tout bascule... offrant alors une fin inattendue des plus surprenante !
↪ Ce roman a tant marqué la comédienne Sylvie Dorliat qu'elle eut le désir de partager ce conte au travers d'une pièce de théâtre. Elle fit alors appel à Célia Noguès pour la mise en scène.
Le traumatisme de la guerre et ses répercussions
Ce roman met en avant un sujet d'actualité : l'immigration et ses conséquences. On découvre au travers de l'histoire de Monsieur Linh, les drames liés à la guerre : âgé et épuisé, ce grand-père prend le chemin de l'exil après avoir perdu tous les êtres qui lui étaient chers. Il ne lui reste plus comme famille que sa petite fille Sang Dîu. Devenu immigrant, il doit s'adapter et faire le deuil de son passé pour offrir à sa petite-fille un meilleur avenir. Mais les apparences sont parfois trompeuses...
Philippe Claude ( Crédit photo Abaca ) Quand l'inconscient nous protège |
Comment agirions-nous dans la situation de Monsieur Linh ? Serions-nous capable de surmonter les traumatismes ? Quelle solution notre esprit nous offrirait-il pour surmonter la douleur ? Ce roman aborde de façon très intelligente l'histoire de cet homme en état de stress post-traumatique. Pour se protéger et soulager la douleur, Monsieur Linh a mis en place de façon inconsciente un mécanisme de défense. Autant vous dire que le dénouement de cette histoire est très surprenant !
J'étais donc ravie de pouvoir accompagner Bénédicte du blog Princesse acidulée (qui vous partage également son avis), je l'en remercie vivement, tant je garde un souvenir émouvant de cette pièce. L'emplacement étant libre, nous nous sommes installées à proximité de la scène. La décoration d'une grande sobriété nous dévoile au centre un banc en bois et trois grands tissus blancs suspendus, qui s'intégreront à la pièce pour offrir des jeux de lumière, d'ombres et de mouvements.
AVIS SUR La petite fille de Monsieur Linh
Sur scène, nous faisons la connaissance de Monsieur Linh et de sa petite valise en cuir dans lequel se trouve comme unique souvenir une photo jaunie et du sable de son pays. Blottie contre lui, son bien le plus précieux, sa petite-fille, Sang Dîu, l'enfant de son fils disparu. Seul, sans repère et endeuillé, sa douleur s'apaise lorsqu'il fait la connaissance de Monsieur Bark, lui-même marqué par la solitude. Malgré la barrière de la langue, une amitié sincère se noue jusqu'au moment où tout va tourner au drame...
Une pièce contée et jouée
Une amitié salvatrice
Une comédienne d'une grande sensibilité
Un final des plus surprenants !
L'intensité est à son paroxysme lors de la scène finale, qui nous amène au bout de ce voyage riche en émotions. Nous sommes alors transportés dans un autre monde, celui de Monsieur Linh, loin de toutes les atrocités, mais ce moment sera à nos yeux aussi d'une grande tristesse.
En conclusion : La Petite Fille de Monsieur Linh est une pièce qui prend le temps de nous conter une histoire, celle de Monsieur Linh : une histoire bouleversante et d'une grande intensité qu'on n'est pas près d'oublier... Je vous la recommande vivement et si vous n'avez pas la possibilité de la découvrir, le livre sera là pour vous émouvoir.
Avez-vous lu le roman La Petite Fille de Monsieur Linh ?
Avez-vous déjà été surprise par le dénouement d'une pièce de théâtre, d'un film... ?
Informations :
La Petite Fille de Monsieur Linh
Du 11/06 au 11/08 2019
Du mardi au samedi 21h et le dimanche à 17h
Du mardi au samedi 21h et le dimanche à 17h
Mise en en scène : Célia Noguès
Comédienne : Sylvie Dorliat
Durée : 1 h 15
Prix : de 19 € à 22 €