C'est à Dresde en Allemagne que Casanova rend visite à sa mère, la sublime actrice Zanetta Farussi. En ce soir d'hiver 1770, le temps orageux va l’être tout autant durant ces retrouvailles où les confidences et les révélations vont faire remonter de nombreux souvenirs : telle est l'histoire vraie, un brin romancée dans la pièce Casanova le pardon : je n'ai pas résisté à l'envie de la découvrir, mais m'a-t-elle conquise ?
Casanova le pardon est programmé jusqu'au 11 août 2019 au théâtre parisien Le Lucernaire, situé dans le 6eme arrondissement. La pièce sera ensuite jouée au festival de la Correspondance de Grignan et à Avignon.
Casanova le pardon est une pièce adaptée du livre Casanova la nuit de Dresde de Christian Rome aux éditions TriArtis. Il s'agit d'une maison d'édition littéraire que j'apprécie particulièrement du fait de la qualité de leurs œuvres. Rappelez-vous notamment de mon retour sur la pièce Cinq ans d'âge, drame drolatique de Jean-Pierre Klein, une lecture que je vous recommande vivement tant son auteur a su parfaitement retranscrire la manipulation mentale chez l'enfant.
Mais revenons à notre Casanova, ce séducteur vénitien aux multiples conquêtes né en 1725, ayant connu uniquement l'amour de sa grand-mère maternelle, ses parents comédiens étant en tournée. Cet aventurier, un temps engagé dans le droit, se dirige finalement dans une carrière d’ecclésiastique - où il détourna plusieurs religieuses du droit chemin - puis militaire pour être finalement violoniste, grand joueur, écrivain - il laisse une grande quantité d’œuvres littéraires : ses différentes facettes sont presque aussi nombreuses que ses conquêtes ! Casanova avait aussi une certaine tendance à l'arnaque. Il fera d'ailleurs un tour en prison à Venise - dont il parviendra à s'échapper - accusé de libertinage et de sorcellerie...
La vie de Giacomo Casanova est tel un roman dont les multiples rebondissements nous galvanisent et nous tiennent en haleine. Il racontera d'ailleurs sa vie trépidante dans une autobiographie éditée sous le titre de Histoire de ma vie. Une vie si riche qu'elle fut adaptée au cinéma - la version de Fellini montre une version très loin des mémoires de Casanova - , à la télévision, en bande dessinée et même en opéra !
Le livre de Christian Rome, écrit en 4 actes, situe la rencontre de Giacomo Casanova et sa mère l'actrice italienne Zanetta Farussi en 1770 à Dresde. Bien qu'unis par le sang, ils ne se connaissent peu, mais se ressemblent en tout point maîtrisant chacun l'art de l'intrigue et des mots. Chacun poussera l'autre dans ces retranchements, durant ces retrouvailles amenant à des confidences jusqu'alors jamais partagées : deux âmes blessées en quête d'amour, une mère et son fils. Mais qui se dévoilera véritablement ?
Avis sur la pièce Casanova, le pardon
⇒ théâtre Le Lucernaire ⇐
Casanova le pardon est programmé jusqu'au 11 août 2019 au théâtre parisien Le Lucernaire, situé dans le 6eme arrondissement. La pièce sera ensuite jouée au festival de la Correspondance de Grignan et à Avignon.
D'après l'oeuvre littéraire de Christian Rome
Casanova le pardon est une pièce adaptée du livre Casanova la nuit de Dresde de Christian Rome aux éditions TriArtis. Il s'agit d'une maison d'édition littéraire que j'apprécie particulièrement du fait de la qualité de leurs œuvres. Rappelez-vous notamment de mon retour sur la pièce Cinq ans d'âge, drame drolatique de Jean-Pierre Klein, une lecture que je vous recommande vivement tant son auteur a su parfaitement retranscrire la manipulation mentale chez l'enfant.
Casanova, le séducteur aux multiples vies
Mais revenons à notre Casanova, ce séducteur vénitien aux multiples conquêtes né en 1725, ayant connu uniquement l'amour de sa grand-mère maternelle, ses parents comédiens étant en tournée. Cet aventurier, un temps engagé dans le droit, se dirige finalement dans une carrière d’ecclésiastique - où il détourna plusieurs religieuses du droit chemin - puis militaire pour être finalement violoniste, grand joueur, écrivain - il laisse une grande quantité d’œuvres littéraires : ses différentes facettes sont presque aussi nombreuses que ses conquêtes ! Casanova avait aussi une certaine tendance à l'arnaque. Il fera d'ailleurs un tour en prison à Venise - dont il parviendra à s'échapper - accusé de libertinage et de sorcellerie...
À gauche, Giacomo Casanova peint par Anton Raphael Mengs |
La rencontre tumultueuse de Casanova et sa mère
Le livre de Christian Rome, écrit en 4 actes, situe la rencontre de Giacomo Casanova et sa mère l'actrice italienne Zanetta Farussi en 1770 à Dresde. Bien qu'unis par le sang, ils ne se connaissent peu, mais se ressemblent en tout point maîtrisant chacun l'art de l'intrigue et des mots. Chacun poussera l'autre dans ces retranchements, durant ces retrouvailles amenant à des confidences jusqu'alors jamais partagées : deux âmes blessées en quête d'amour, une mère et son fils. Mais qui se dévoilera véritablement ?
Si on trouve énormément d'informations sur la vie de Giacomo Casanova, on sait peu de choses sur sa mère, si ce n'est qu'elle était une très belle femme et qu'elle a travaillé pour l'auteur dramatique italien Carlo Goldoni comme danseuse et actrice. L'idée est donc venue à l'auteur d'imaginer un personnage aux multiples facettes, mais qui est-elle véritablement ? Est-elle en représentation ou exprime-t-elle par moment des sentiments authentiques ?
Christian Rome (crédit photo TriArtis) |
Avis sur Casanova, le pardon
Très intriguée, c'est avec un enthousiasme certain que je me suis rendue au théâtre Le Lucernaire. L'emplacement étant libre, je m'installe au deuxième rang et prend le temps de découvrir la vaste scène divisée en trois espaces : à droit, le jardin symbolisé par un bac en fer forgé, en arrière fond- derrière un voile - l'espace de repos et à droit le salon où se trouve deux chaises noires dans un style néo-baroque, une table et un chandelier. Contre le mur, des panneaux en bois faisant office de fenêtre reflètent le temps orageux.
Crédit photo Julien Fonti |
À la découverte de la pièce
La pièce est sombre en cette soirée orageuse : le tonnerre ronde, la pluie tombe abondamment contre les fenêtres. Giacomo Casanova assis sur une chaise, maintient sur son nez un mouchoir ensanglanté. Voilà à présent plusieurs heures qu'il attend patiemment sa mère - l'actrice Zanetta Farussi. Cette dernière loge chez son protecteur, un noble mourant qui ne lui laissera aucun héritage.
Alors qu'elle fait son entrée, Casanova cache précipitamment son mouchoir. Rapidement, l'échange entre ces deux êtres va être tendu tout en se laissant aller à des confidences. Mais qui avons-nous devant nous ? Est-ce Giacomo Casanova et Zanetta Farussi ou simplement deux personnes jouant un rôle, prêts à tous les stratagèmes pour pousser l'autre vers ses retranchements ?
Crédit photo Pascal Cadiou |
Casanova et Zanetta : une vie plein de scandales
Comme il est intéressant de partir à la rencontre de Giacomo Casanova et de sa mère Zanetta Farussi dont on sait peu de choses sur sa vie. L'auteur Christian Rome nous propose donc de faire sa connaissance en mêlant des faits historiques tout en romançant d'autres.
On observe ainsi Giacomo venu rendre visite à sa génitrice, une femme qu'il connaît peu, mais dont il a hérité visiblement du caractère fort et de la maîtrise des mots. Des facilités d’élocution qu'ils mettent en pratique durant leur échange. La conversation s'engage de confidences en confidences, où les révélations finiront par les mettre tout deux à nu, laissant transparaître leurs frustrations et les désirs secrets. Nous devenons ainsi les témoins de vies aux multiples scandales, aussi bien pour Casanova que pour sa mère. Cette rencontre met en avant plusieurs moments forts de la vie du séducteur mais également ses fêlures - fêlures tout aussi présentes chez sa mère.
Crédit photo Pascal Cadiou |
Etre une femme au 18eme siècle
Bien que Casanova ait été élevé par sa grand mère dès 1725 - année de sa naissance - on constate des similitudes de caractères entre le séducteur et sa mère : tout deux savent obtenir ce qu'ils désirent, par n'importe quel moyen.
Elle, une femme et une actrice à une époque où il n'y avait aucune considération ni pour l'une ni pour l'autre. Veuve à 25 ans, seule dans Londres, et six enfants à sa charge... On apprend qu'elle a dû se prostituer pour survivre dans la capitale londonienne, coucher pour obtenir des rôles... Zanetta dévoile ses fêlures, son amertume des hommes considérant la femme bien trop souvent comme un simple objet sexuel.
Crédit photo Pascal Cadiou |
Une femme forte aux multiples fêlures
Loin d'être parfaite, elle assume ses choix même si son âme fait remonter des inquiétudes symbolisées par la peur de ne plus obtenir de rôles, peur d'être victime de complot, crainte de devoir coucher pour travailler. Elle semble à ce moment perdre la raison, le passé se mêlant aux souvenirs du présent. Casanova semble ému de la découvrir ainsi, prêt à la soulager définitivement...
Dans ce jeu de la vérité, Zanetta, pleine de passion pour son métier nous dévoile avec poésie et émoi l'amour de sa vie - qui n'est pas son mari. L'être qui lui a fait connaître le plaisir charnel, l'homme qui l'a aimée et regardée comme aucun autre homme ne l'avait jamais fait... jusqu'au moment où tout se finit brutalement. Le récit est émouvant, tendre, délicat, plein d'amour : comme on aurait aimé pour cette femme une toute autre fin à cette belle histoire d'amour....
Marie-Christine Adam et Alain Sportiello (crédit photo Pascal Cadiou) |
Zanetta nous montre plusieurs aspects de sa personnalité pouvant se montrer à la fois aimante et castratrice avec son fils, parfois forte et indépendante, fragile et perturbée, une femme amoureuse qui laisse place à la femme blessée. Qui est vraiment Zanetta ? Et si elle était finalement en constante représentation ? Et si Casanova se jouait de la situation ?
Giacomo Casanova : Mille vies dans une vie
Parlons à présent de Casanova : ses nombreuses conquêtes sont bien évidement mises en avant, mais également son passage au séminaire, la prison, les empoisonnements, ses arnaques et même l'inceste... non pas avec sa mère, mais avec sa fille.
Alain Sportiello et Marie-Christine Adam (crédit photo Pascal Cadiou) |
Le goût du scandale
Si dans la pièce, Casanova en éprouve une certaine honte, honte que son corps symbolise une nouvelle fois par un saignement de nez incontrôlable et hémorragique (sa grand-mère l'avait emmené enfant voir une sorcière pour le guérir de ses saignements de nez), dans la vraie vie et notamment dans ses mémoires, Casanova parle de son rapport sexuel avec sa fille Léonilda - qui aura un enfant de lui- comme de quelque chose de très naturel, ne comprenant pas pourquoi cela devrait faire l'objet d'une tragédie. Est-ce véridique ou seulement par goût du scandale que Casanova écrivit ceci dans ses mémoires ?...En effet, en réalité, Léonilda serait sa petite cousine.
La pièce met aussi en avant le grand amour de Casanova : Henriette, un amour qui marquera le séducteur, son évasion de la prison de Venise, le désir mutuel de revenir à Venise tout comme sa mère, et bien d'autres faits historiques.
Marie-Christine Adam et Alain Sportiello (crédit photo Pascal Cadiou) |
Dans Casanova, le pardon, les rapports entre Giocoma et Zanetta sont dans l'excès : ils se cherchent, se poussent, appuient là où ça fait mal, se rattrapent. Que vient chercher Casanova en venant rendre visite à sa mère? L'amour maternel qu'il n'a pas eu enfant lui aurait-il manqué ? Lui qui pourtant n'a jamais manqué d'amour de sa grand-mère, mais peut-être que l'amour charnel auquel il s'est adonné toute sa vie n'a jamais pu compenser l'amour maternel ? Finalement, qui prendra l’ascendant sur l'autre ? Qui se montrera le plus fort après ces confidences dévoilant les moindres détails de leur vie ?...
En conclusion : Casanova, le pardon est une pièce fort intéressante aussi bien pour son attrait culturel, mais également pour la mise en scène de cette rencontre entre ce séducteur et sa mère qui nous interroge sur les véritables intentions de chacun. Une belle réussite !
Qu'aimez-vous voir au Théâtre ?
Connaissiez-vous la vie de Casanova ?
❤️ Cet article a été en UNE divertissement sur Inspilia ❤️
Informations :
Décor : NoémRocher
Costumes : Maria Blanco
Lumières : Jacques Rouveyrollis
Durée : 1 h 15
Connaissiez-vous la vie de Casanova ?
❤️ Cet article a été en UNE divertissement sur Inspilia ❤️
Informations :
Casanova le pardon
Du 19 juin au 11 août 2019
Du mardi au samedi à 19h et le dimanche à 16h
Du mardi au samedi à 19h et le dimanche à 16h
Prix: 14 €
Le jeudi et le dimanche 19H30
Auteur : Christian Rome
Metteur en scène : Jean-Louis Tribes
Comédiens : Marie-Christine Adam et Alain SportielloDécor : NoémRocher
Costumes : Maria Blanco
Lumières : Jacques Rouveyrollis
Durée : 1 h 15