Après mon voyage virtuel en terre amérindienne avec Mama Khan, le chant de la terre Lakota, je me suis rendue au Maroc grâce à Mama Khan, le chant berbère de l'eau. Ce deuxième volet - d'une série qui comportera 13 chemins de grand-mère terre - a-t-il su autant me toucher que le premier ? C'est ce que je vous propose de découvrir avec cette pièce qui nous transmet les contes et mythes des cultures ancestrales.
Mama Khan, le chant berbère de l'eau est un conte masqué contemporain programmé jusqu'au 8 mars 2019 au théâtre de La Croisée des chemins, située dans le 15eme arrondissement de Paris.
Ce second opus fait parti d'un projet qui comptera 13 récits masqués ayant pour thème le féminin ancestral et la découverte des peuples premiers sous la forme de chants, contes et mythes. Durant la représentation, le masque se personnifie pour représenter la Terre-Mère nommée Mama Khan, une grand-mère qui a pris naissance dans le rêve d'une petite fille qui souhaitait qu'on lui raconte des histoires... Depuis Mama Khan nous fait voyager à travers le monde, afin de nous permettre de découvrir différents peuples qui ont su garder un lien avec la nature.
À noter que chaque opus pourra être vu et compris sans pour autant avoir vu le précédent puisqu'à chaque fois, on part à la découverte d'un nouveau peuple premier.
Mama Khan
Le chant berbère de l'eau
Mama Khan, le chant berbère de l'eau est un conte masqué contemporain programmé jusqu'au 8 mars 2019 au théâtre de La Croisée des chemins, située dans le 15eme arrondissement de Paris.
À la découverte des peuples premiers
13 récits masqués
Ce second opus fait parti d'un projet qui comptera 13 récits masqués ayant pour thème le féminin ancestral et la découverte des peuples premiers sous la forme de chants, contes et mythes. Durant la représentation, le masque se personnifie pour représenter la Terre-Mère nommée Mama Khan, une grand-mère qui a pris naissance dans le rêve d'une petite fille qui souhaitait qu'on lui raconte des histoires... Depuis Mama Khan nous fait voyager à travers le monde, afin de nous permettre de découvrir différents peuples qui ont su garder un lien avec la nature.
À noter que chaque opus pourra être vu et compris sans pour autant avoir vu le précédent puisqu'à chaque fois, on part à la découverte d'un nouveau peuple premier.
J'ai eu le plaisir de découvrir en mars 2018 le premier volet intitulé Mama Khan, le chant de la terre Lakota qui a d'ailleurs reçu depuis le P'tit Molière du meilleur seul en scène 2017. Après avoir voyagé dans la réserve de Pine Ridge en Dakota du sud, cette nouvelle pièce de théâtre contemporaine nous entraîne dans le sud du Maroc.
Le choix de la destination a sonné comme une évidence pour Khadija El Mahdi. En effet, lors de son premier voyage en terre amérindienne, le peuple local lui avait dit que si elle souhaitait tant connaître leur coutume ancestrale, c'est qu'elle ne connaissait pas la sienne. C'est ainsi qu'a germé l'idée du deuxième opus : Mama Khan, le chant berbère de l'eau !
Crédit photo Mama Khan, le chant berbère de l'eau |
Elle est donc partie à la découverte de ses racines dans le village de sa mère, afin d'apprendre les enseignements transmis de mère en fille dans la tradition berbère. Des traditions dont elle n'avait pas connaissance car l'artiste a construit son identité à travers la culture française, dans la mesure où ses parents s'étaient s'installés en France.
Ce conte masqué produit par la compagnie Les Apicoles (où Khadija enseigne, joue et met en scène) est composé d'un duo puisque la comédienne est accompagnée de Michel Thouseau. À la fois musicien, compositeur, contrebassiste et danseur, il intervient dans Mama Khan, le chant berbère de l'eau comme comédien et musicien. Durant cette pièce, il crée notamment des sons en détournant des instruments ou objets.
Avis sur Mama Khan, le chant berbère de l'eau
Fidèle à nos habitudes, nous nous installons avec Bénédicte du blog Princesse acidulée au premier rang. En attendant le début de la représentation, je prends le temps d'observer le décor. La présence de nombreux instruments laisse penser que la musique y occupera une place certaine. Dans un coin, différentes pièces vestimentaires sont disposés sur le sol... Soudain, dans la lumière tamisée, deux personnes entre en scène : une femme qui se place à proximité des vêtements, tandis que l'homme occupe le centre de la scène. Entre ces mains, deux oiseaux en céramique s'animent, laissant échapper des sons des plus étonnants, des chants d'ailleurs qui attirent toute notre attention, si bien qu'on en oublierait presque la comédienne...
Mais où est-elle passée ? Parée d'une tenue berbère, d'un masque et d'une coiffe agrémentée d'un foulard coloré, la jeune femme s'est comme évanouie, laissant place à une grand-mère : Mama Khan vient de prendre vie sous nos yeux... Et c'est ainsi que le temps d'une histoire, nous allons faire la connaissance de Lalla Richa, à travers les moments forts de sa vie... Notre voyage en terre marocaine vient de commencer et il va s’avérer somptueux !
Quel plaisir de revoir sur scène Khadija El Mahdi ! J'avais tant aimé mon voyage en terre amérindienne, que j'attendais beaucoup de ce second opus. J'ai pu retrouver avec grand plaisir notre chère Mama Khan et j'ai pu constater combien je reste surprise par la facilité qu'à la comédienne à s'effacer pour laisser place à Mama khan. Il suffit pour cela qu'elle revêt quelques accessoires et positionne son masque, pour la faire renaître à nouveau.
Mama Khan, une grand-mère Terre attachante
Mama Khan est un personnage plein de bienveillance. Elle est là avec nous, public, elle nous regarde, nous parle et nous fait rire, et sait aussi nous faire voyager lorsqu'elle nous conte ses histoires. On pourrait presque croire qu'elle existe véritablement tant l’interprétation de la comédienne rend ce personnage authentique. Ainsi personnifié, on se dit que Mama Khan est une personne attachante qui dispose encore de cette possibilité de transmettre aux générations les connaissances du passé grâce à sa mémoire vivante.
Grâce à Mama Khan, le chant berbère de l'eau, nous partons à la découverte d'une ethnie autochtone au travers de l'histoire de Lalla Richa. Durant ce récit, on perçoit le rapport entre les hommes et les femmes dans la société berbère et la difficulté notamment d'être une femme seule et de la difficulté d'être libre et indépendante.
Lalla Richa est une femme affirmée, de caractère qui n'hésite pas à exprimer ses pensées et revendiquer sa place. Mais quand on vit avec une belle-mère qui ne conçoit pas qu'on puisse agir ainsi, la vie devient rapidement compliquée. Rejetée de tous, privée de son être cher, Lalla Richa vit seule dans une grotte dans l'impossibilité de vendre quoi que ce soit du fait de son statut de femme.
Mais l'histoire ne s'arrête pas là, peut-être même commence-t-elle seulement... Je vous laisse le soin de le découvrir par vous-même cette histoire où la pluie et les couleurs s’entremêlent.
Crédit photo Mama Khan, le chant berbère de l'eau |
Une belle complicité artistique
À travers cette histoire qui nous est contée par Mama Khan, nous sommes véritablement transportés vers cette culture berbère grâce aux récits mais également de l'accompagnement sonore d'une grande créativité. De ce fait, Michel Thouseau occupe assurément une place tout aussi prédominante que Khadija El Mahdi, tant il maîtrise son art à la perfection. Par ailleurs, la complicité entre entre ces deux artistes est si forte, qu'elle permet de créer une parfaite osmose artistique. Ainsi, le musicien accompagne chaque parole, chant ou geste avec une telle précision, que cela sublime encore un peu plus l'instant présent.
Quant à Khadija, transformée en Mama Khan, elle parvient à nous transmettre moultes émotions grâce à sa sensibilité, sa douceur mais aussi son dynamisme et sa puissance de jeu. Les étapes de la vie de Lalla Richa amènent à des tableaux créatifs toujours différents : parfois poétiques, émouvants, amusants, tourmentés... L'émotion nous transperce devant tant de beauté. Transporté, on se met même à chanter en cœur. Que le voyage est beau, on aimerait qu'il dure encore et encore !
J'ai énormément apprécié le travail musical de Michel Thouseau en terme de recherches sonores. En effet, il a su intégrer une musicalité contemporaine tout en parvenant à se fondre dans la culture berbère. C'est ainsi que le violoncelle est à de nombreuses reprises détourné, afin d'exploiter toutes les possibilités que peut offrir sa caisse de résonnance. L'instrument à cordes rencontre alors une planche en bois et des sonnailles pour offrir une association musicale des plus surprenante. Je ne vous en dévoilerai pas plus afin de vous laisser le plaisir de la découverte...
Khadija El Mahdi et Michel Thouseaut |
J'ai hâte à présent de découvrir le troisième volet qui portera le nom de Mama Khan et le feu sacré de l'Inde. En attendant, je vous invite à vous rendre à La Croisée des chemins tous les vendredis à 19h30 afin de profiter de ce joli voyage.
Aimez-vous vous rendre au théâtre ?
Aimez-vous partir à la découverte d'autres cultures ?
Informations :
La croisée des chemins 43 rue Mathurin Régnier 75015 Paris
Du 18 janvier au 8 mars 2019
Prix: de 12 à 16 €
Le vendredi à 19h30
Auteur : Khadija El Mahdi
Comédienne : Khadija El Mahdi
Musicien : Michel Thouseau
Masque : Etienne Champion
Scénographie : Joelle Loucif
Faceur de tambour : Gbriel Oko
Faceur de tambour : Gbriel Oko