Critique Cinéma : L'homme dauphin, sur les traces de Jacques Mayol

Le nom de Jacques Mayol ne parlera peut-être pas à la jeune génération... Mais si je dis Le Grand bleu, j'ai plus de chance de capter votre attention ! Le film de Luc Besson s'inspirait alors de la vie de Jacques Mayol. Grâce à L'homme dauphin, sur les traces de Jacques Mayol, nous apprenons à mieux connaître cet homme, amoureux de la mer et le premier plongeur à être descendu à une profondeur de 100 mètres en apnée.

Avis sur le documentaire L'homme dauphin 

⇒ Sur les traces de Jacques Mayol ⇐

L'homme dauphin, sur les traces de Jacques Mayol est un film à découvrir au cinéma dès le 30 mai 2018. C'est donc à une avant première, en compagnie de Bénédicte du blog Princesse acidulée, que j'ai pu découvrir ce film dont l'affiche nous transporte immédiatement vers les fonds marins. 

Ce documentaire met en scène la vie de ce plongeur grand amoureux des dauphins et de la nature. De son enfance en Asie en passant par sa passion pour la mer et les animaux, le film nous propose de mieux cerner cet homme qui a bouleversé la vision que l'on pouvait avoir des profondeurs. Sans tabou, nous découvrons à travers de nombreux témoignages Jacques Mayol, un individu terriblement passionné, parfois complexe mais profondément sincère dans ses opinions.

Jacques Mayol 

Un amoureux de la nature 

Quand on parle de Jacques Mayol, Le Grand bleu n'est jamais très loin. C'est ainsi que 30 ans après la sortie du film de Luc Besson, l'acteur Jean-Marc Barr, qui avait interprété à l'époque le célèbre apnéiste, prête sa voix au documentaire L'homme dauphin, sur les traces de Jacques Mayol.

Jacques Mayol et Jean-Marc Barr crédit photo @Mayol Family

Si Le Grand bleu mettait en avant la juvénilité de Jacques Mayol, ce documentaire se veut plus proche de la véritable personnalité du plongeur, en abordant sa philosophie de vie, mais aussi toutes les aspérités de son caractère. Une vie - sa vie - telle que Jacques Mayol aurait aimé qu'elle soit retranscrite au cinéma. 

Malheureusement, " Le Grand bleu n'était qu'une fable " selon Jean-Marc Barr. " J'ai été témoin de la souffrance et de la frustration [...] qu'a causé la popularité du film à Jacques ". Le plongeur s'est senti comme dépossédé de son histoire. 

L'homme dauphin, sur les traces de Jacques Mayol permet de corriger cela, en s'attachant à la vraie identité de l'homme. Pour y parvenir,  le réalisateur grec Lefteris Charitos s'est appuyé sur le livre autobiographique Homo delphinus de Jacques Mayol mais, également sur de nombreux témoignages, parfois très émouvant comme celui de sa fille, des plongeurs renommés et notamment celui de son ami d'enfance japonais que l'on sent encore très touché par la disparition de Jacques.

Mehgan Heaney-Grier (Championne de plongée en apnée) et Jacques Mayol crédit photo @Mehgan Heaney-Grier 

Pour agrémenter le film, nous découvrons des images d'archives mettant en avant son amour pour la mer et les dauphins et sa belle rencontre avec Clown, un mammifère marin doté d'une certaine humanité. Une rencontre qui motiva le plongeur à développer ses capacités apnéiques. C'est grâce à sa philosophie de vie associée à une pratique du yoga que Jacques parvient à battre des records de plongée en apnée que personne ne pensait réalisable à l'époque. 

Cette réussite, il la doit à sa bonne condition physique et probablement à un fonctionnement de penser particulier. En effet, il envisageait la plongée et l'apnée comme une harmonie entre le corps et l'esprit, où tout était lié.  Pour Jacques, " l'homme qui deviendra Homo delphinus aura compris qu'il n'est pas séparé de la nature ni de la mer [...]  Tout est lié ". Et rien n'est impossible.

Jacques Mayol aux Bahamas en Mars 1994 Crédit photo @Junji Takasago

Ce film est aussi l'occasion de découvrir de superbes lieux visités par le plongeur aventurier et affranchi de toutes responsabilités. Mais alors qu'il avait tout pour être heureux, un terrible événement va le meurtrir à jamais... Il en résultera une douleur si intense que même la méditation ne parviendra jamais à l'apaiser.

C'est un film documentaire que j'ai apprécié car, il nous montre Jacques Mayol en tant qu'homme avec ses qualités et ses défauts. On perçoit très bien son amour pour la nature et les fonds marins, une passion qui remontre à son enfance alors qu'il plongeait dans les mers du Japon. Alors qu'il n'était qu'un petit garçon, il n'avait déjà que la mer en tête.

De gauch à droite : Lefteris Charitos crédit photo @Daniele Padovan et Jacques Mayol crédit photo Mayol family

C'est un film captivant qui nous permet de nous immerger dans sa véritable histoire et de prendre conscience de sa philosophie et sa vision sur l'apnée. Maître de sa catégorie, il a formé au cours de sa vie de nombreux plongeurs afin de les aider à comprendre le sens de l'apnée et ainsi leur permettre à se dépasser et vivre ainsi cette expérience unique. 

↪ À noter que le film a reçu le 23 avril 2018, le prix Iris du Meilleur documentaire et du meilleur réalisateur débutant par l'Académie hellénique (l'équivalent grecque du César français).

En conclusion : L'homme dauphin, sur les traces de Jaques Mayol est assurément un film qui plaira aux amoureux de la nature et des animaux, ainsi qu'à tous ceux qui aiment les beaux voyages. C'est un très beau documentaire qui nous permet d'être au plus près de l'homme, loin des fables cinématographiques. En effet, le réalisateur a su mettre de nombreux moments de la vie de Jacques Mayol sans jamais prendre parti... Entre beauté et émotions, on passe un bon moment. 

↪ Envie d'une deuxième avis ? Venez lire les critiques de Dameskarlette  et Princesse acidulée.

↪ À voir dès le 30 mai au cinéma ↩

Connaissez-vous Jacques Mayol ?

Avez-vous vu le Le Grand bleu ?

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